Sciences et Médecine
L'auto-perception des difficultés des filles dans
l'apprentissage des sciences, des mathématiques
et de la technologie (SMT) au Sénégal
Abdou Karim NDOYE
Maître-assistant à l'École normale supérieure de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar.
--
Introduction
et GRAY, 1999 ; UNESCO, 1999. Il Y a bien des rai-
sons à cette prise de conscience. Arrêtons-nous sur
Lebutprincipal decetteétudeestdecontribuerà cellesquinousparaissentlesplusimportantes.
une élucidation des difficultés des filles des
Depuis quelques années, on admet que la pénurie de
niveaux moyen et secondaire dans leur appren-
femmes/filles dans les professions scientifiques et
tissage' des sciences, des mathématiques et de la
technologiques constitue un enjeu de taille car dans
technologie (SMT). Ses deux objectifs sont: d'identi-
un monde où les changements technologiques sont
fier la nature des obstacles et sources de difficultés en
très rapides; la majorité du genre humain (les femmes)
SMT tels que les perçoivent les collégiennes et les
est exclue du processus d'élaboration et de mise en
lycéennes du Sénégal et de répertorier les voies et
œuvre des choix qui conditionnent le présent et l'ave-
moyens d'améliorer les performances des filles dans
nir des sociétés (MARRY, 1992 ; DEVINE, 1992
ces disciplines tels que les préconisent les élèves-
CLAIR, 1995 ; BYRNE, 1993 ; MARRY,
1995 ;
filles.
ULOMATA, 1996; ADAMS, 1996).
Les problèmes d'apprentissage des femmes/filles, en
Cette mise à l'écart des femmes d'un champ profes-
particulier, ceux de leur faible présence dans les
sionnel aussi stratégique que le secteur scientifique
filières scientifiques les plus valorisées et ceux de
risque de priver la recherche scientifique et techno-
leurs médiocres performances dans les disciplines de
logique de créativité parce qu'on n'aura pas permis
sciences et de technologie, occupent une place sans
à la catégorie sociale la plus nombreuse d'acquérir
cesse plus grande dans les propos sur l'éducation; ils
une culture scientifique, d'exercer des habiletés
attirent de plus en plus l'attention des organisations
reliées au processus scientifique, de s'éveiller aux
internationales, des responsables de l'éducation et
enjeux économiques, sociaux et éthiques que recè-
des
psychopédagogues
: RAAT
et al., 1981 ;
lent les théories, les pratiques et les moyens des
LOCKHEED et ABIGAIL, 1982 ; DANIELS et KAHLE,
sciences et de la technologie, de développer sa
1987 ; ARCHIE et al., 1989 ; LEWIN et al., 1991 ;
capacité de composer avec le changement techno-
EHOLlE, 1992; NAMUDDU, 1992; CAMPBELL, 1992;
logique et d'exercer sa citoyenneté de façon active
DURU-BELLAT, 1993 ; BEOKU-BETTS et LOGAN,
(MOFFAT et al., 1992; BARBARA, 1993; OGUDE,
1993; UNICEF /UNESCO, 1993; MAKAU, 1994; GOT
NEVHUTALU et RED DY, 1994 ; KASENTE, 1995 ;
et DURU-BELLAT, 1994; DURU-BELLAT, JAROUSSE
UNESCO, 1996 ; CARLANDER, 1997 ; DAVIS,
et al., 1994 ; NDIMBIRWE, 1995 ; WASANGA, 1996 ;
1997 ; COOMARAS-WAMY, 1998 ; NEBRES et
PERRY, 1996 ; GLOVER, FIELDING, SMEATON,
MERCADO, 1998).
1996 ; FERRAND, IMBERT et MARRAY, 1996 ;
Avec la crise économique, on prend conscience
DEBLaiS, 1997 ; DAVIS 1997 ; ZEITSMAN, 1997;
qu'un salaire n'est plus suffisant dans un ménage et
SM EATON ,
GLOVER
et
FIELDING,
1997
que le travail de la femme devient de plus en plus
ERINOSHO, 1997; STOCKLMAYER, 1998 ; STARK
indispensable.
1. La question des difficultés d'apprentissage des sciences est très complexe et riche de multiples aspects tant sont imbriqués divers facteurs qui doivent être
pris en compte. L'auteur ne prétend nullement les cerner exhaustivement.
2. Selon un document de l'Unesco (1999), sur 555 attributions de prix Nobel scientifiques - Physique Chimie, Physiologie et Médecine - Il seulement l'ont
été à des femmes (cf. Unesco, Les femmes, la science et la technologie, in Natural Sciences, Basic and Engineering Sciences, Publications, mal 2000 (docu-
ment lu sur Internet).
54
Rev. CAMES - Série A, vol. 01,1999

Sciences et Médecine
Documentant cette prise de conscience, plusieurs
Aujourd'hui, abondent recherches et travaux d'après
recherches ont démontré les avantages économiques
lesquels est démontré l'impact positif de l'éducation
de l'instruction des filles qui sont : une amélioration
des femmes/filles sur divers aspects de la vie socia-
des pratiques agricoles et environnementales, un
le : réduction de la fécondité et de la mortalité infan-
accroissement de la productivité agricole, une aug-
tile et maternelle, amélioration de la santé et du
mentation des revenus et de l'économie dans son
bien-être de la famille, clé de l'équité sociale et ren-
ensemble et un facteur clé d'innovation
(MILLER,
forcement de la démocratie (KING, 1990 ; KING et
1990 ; FLORO et WOLF, 1990; HARDING et APEA,
HILL, 1993 ; BARBARA, 1993 ; SUMMERS, 1994 ; .
1990; BHOLA, 1994; AINSWORTH, 1994; UNICEF,
STROMQUIST, 1997; UNICEF, 1998; HAMMRICH,
1994; UNESCO, 1995; ABAGI et WAMAHIU, 1995;
RICHARDSON et L1VINGSTON, 1999).
OGADA et HENEVELD, 1996 ; MARTINEAU, 1997 ;
La sous-représentation des filles en mathématiques
ACHMAD et HERMAWATI, 1998 ; ANCOG, 1998 ;
et en physique, et encore plus en biologie et en tech-
BLEDSOE et CASTERLlNE, 1999). En conséquence,
nique, par exemple, empêche l'amélioration de la .
la quasi-absence des femmes/filles de certains
qualité de vie dans des pays où la pression démo-
domaines de la science (notamment la géologie, la
graphique reste très forte et où la mortalité infantile
botanique, les mathématiques) et leurs faibles perfor-
et maternelle est encore importante. Sur la base de
mances dans certaines des filières scientifiques
ces constats, il semble donc généralement indispen-
(l'ingénierie, l'industrie, les nouvelles technologies)
sable aux yeux des organismes internationaux et
favorisent la persistance de la pauvreté et hypothè-
des éducateurs que l'on consacre certaines énergies
quent l'avenir de plusieurs pays (KANE, 1995 ; GOEL
à la formation
scientifique et technique des
et BURTON, 1996).
filles/femmes.
Problématique
Comment donc expliquer leurs faibles performances
en SMT ? Plus spécifiquement, comment les filles
Au Sénégal, les difficultés d'apprentissage des filles dans.
apprécient-elles l'enseignement des SMT ? Quelles
les sciences, les mathématiques et la technologie (SMf)
sont leurs attitudes en classe de SMT et comment se
et leurs faibles performances dans ces disciplines font
représentent-elles dans ces classes? Quels obstacles
aussi, de nos jours, l'objet d'unè préoccupation partagée
et sources de difficultés rencontrent-elles dans l'ap-
(MIME, 1997; NDOYE, 2000).Des écrits, des discours
prentissage
des
SMT
?
Quels
recours
et des témoignages formulés par des parents d'élèves,
envisagent-elles en situation de difficultés d'appren-
des professeurs de collège et de lycée, ainsi que notre
tissage? Quels comportements attendent-elles du pro-
pratique comme enseignant en psychopédagogie per-
fesseur de SMT ? D'après elles, quelles mesures
mettent de constater que les élèves-filles sont très mino-
d'ordre institutionnel pourraient être de nature à amé-
ritaires dans certaines filières scientifiques.
liorer la situation des filles dans les SMT ?
Pour l'année 1998, par exemple, au second cycle, les
Ces questions font partie du quotidien de tous ceux
filles - qui représentent pourtant presque 44 % des effec-
qui sont attachés à la cause des femmes dans notre société
tifs globaux - n'étaient que 23,5 % en section S (scien-
actuelle, des professeurs de sciences et des psychopé-
tifique) mais plus de 54 % en L (Lettres) (DPRE, 1999).
dagogues. C'est pourquoi, il nous a paru essentiel d'y
Or les facultés de médecine et les écoles d'ingénieur
voir plus clair en nous basant sur la perception que les
recrutent leurs étudiants parmi les bacheliers S. À cette
intéressées ont de leurs difficultés d'apprentissage dans
faible représentation dans ces séries, il faut ajouter le
les SMf.
fait que les résultats scolaires des filles engagées dans
les filières scientifiques sont généralement faibles. Les
Notre recherche s'articule et se développe à partir
chiffres sont éloquents. Ils révèlent que les meilleures
du postulat voulant que la discrimination et la
performances en SMT dans les classes terminales scien-
frilosité expliquent en grande partie les difficultés
tifiques sont voisines de 18 % pour les filles contre
vécues par les filles dans l'apprentissage des SMT
82 % pour les garçons, toutes disciplines scientifiques
(CARLANDER, 1997, p. 5).
confondues (FEMSA, 1999).
La définition des difficultés d'apprentissage fait l'objet
Comme il s'agit souvent d'élèves-filles qui, par ailleurs,
de plusieurs débats. Cependant, une bonne partie des
réussissent dans d'autres matières, il est difficile
spécialistes se rallient à la définition proposée par le
d'attribuer cet insuccès à un problème d'ordre intellectuel.
Centre des services spéciaux de l'université d'Ottawa.
Rev. CAMES - Série A, vol. 01, 1999
55

Sciences et Médecine
À la suite de cette institution universitaire, nous appe-
Instrument de mesure
lons difficultés d'apprentissage, un dysfonctionnement
~n regard des objectifs poursuivis par la présente étude,
du système nerveux central chez une personne qui pos-
Il est apparu nécessaire de disposer de trois groupes
sède autrement une intelligence normale ou supérieure
de données: évaluation de l'enseignement et de l'ap-
à la moyenne. Cette dernière peut donc se comparer favo-
prentissage des SMT, indication des solutions aux obs-
rablement à celle de ses pairs, mais non son niveau de
tacles à l'apprentissage et nécessairement des données
performance. De façon plus concrète, une difficulté d' ap-
socio-dérnographiques.
prentissage, c'est un problème particulier de traite-
ment de J'information (perception, élaboration, recons-
Pour des raisons d'économie de temps et d'efficience
titution) qui empêche une élève-fille d'apprendre les
technique aussi bien que de standardisation des données,
SMT selon sa capacité ou ses aptitudes.
un questionnaire regroupant les éléments de ces trois
composantes, avec questions fermées en général, fut jugé
Méthodologie
un instrument fécond.
Le questionnaire comprend plusieurs sections destinées
La prése!1te recherche, faite sur le terrain, est explo-
à mesurer divers aspects du phénomène à étudier, tels
ratoire. A partir d'une importante documentation sur
que les programmes de SMT, leur mode d'enseignement,
l'apprentissage des sciences, des mathématiques et de
le comportement des filles à l'égard des SMT, etc. La
la technologie (SMT), un ensemble de 86 caracté-
première partie du document a été bâtie à partir des
ristiques et de sources de difficultés de cet appren-
soixante-cinq propositions décrivant les obstacles iden-
tissage, perçues par des élèves-filles, ont été identi-
tifiés dans la littérature (BOUCHARD et St AMANT
fiées. Chacune d'elles a été l'objet d'une proposi-
1996), comme spécifiques aux filles en apprentissag~
tion. L'ensemble des propositions ont été réparties
en SMT. Pour chacune des propositions, le répondant
en regroupements représentant les variables qui sont
au questionnaire doit évaluer l'enseignement-appren-
effecti vement les thèmes spécifiques de l' apprentis-
tissage des SMT et indiquer sa perception des obstacles
sage des SMT.
à l'apprentissage des SMT par les filles. Une deuxième
Sujets
partie du questionnaire comprend vingt et une propo-
sitions en relation avec les solutions aux difficultés d'ap-
Les groupes de filles qui ont été retenues pour cette
prentissage. Ceci permet de percevoir le genre de solu-
étude ont été recrutées en milieu scolaire en classe
tions auxquelles pense la répondante. Ces 86 proposi-
de troisième (moyenne d'âge; 15,16 ans), en seconde,
tions sont énoncées sur le mode affirmatif ou négatif.
première et terminale (moyennes d'âge: 17,18,19 ans).
Une dernière partie du questionnaire regroupe toutes les
Ces répondantes proviennent de six collèges et deux
questions permettant de situer les répondants sur le plan
lycées qui appartiennent à deux académies, choisies
socio-démographique ; état civil, âge, catégorie socio-
au hasard. La sélection de ces écoles a surtout été
professionnelle, etc.
motivée par le grand nombre de filles qui y étaient ins-
crites, ce qui favorisait la conduite de notre enquête.
Avant l'adoption de sa forme définitive et son adminis-
tration, une version préliminaire du questionnaire a été
Par cette procédure, toutes les élèves-filles de troi-
soumise à un groupe de cinq experts (un didacticien des
sième et des trois niveaux du secondaire, fréquen-
sciences, trois spécialistes de l'apprentissage et un infor-
tant huit établissements scolaires des régions de Dakar
maticien) puis pré-testée auprès de quarante élèves-filles
et de Diourbel, ont été interrogées. A partir des don-
du secondaire. Les suggestions des experts ainsi que l' ana-
nées obtenues, nous avons une population de 400
lyse des évènements relatés lors de cette pré-expérimen-
élèves-filles composée de 44,8 % d'élèves de troi-
tation ont permis d'apporter quelques correctifs mineurs
sième, de 18,3 % d'élèves de première, de 17,4 %
aux formulations initiales des propositions.
d'élèves de terminale, de 16,6 % d'élèves de seconde
et 2,9 % de non-réponse. Cette population est âgée en
Procédure
moyenne de 15 ans et demi et se répartit de la façon
La procédure d'administration du questionnaire final a
suivante: 9,6 % ont de 11 à 15 ans, 75,3 % de 16 à
consisté à faire parvenir à chacune des 400 filles des huit
20 ans, 13,1 % plus de 20 ans. Concernant les études ,
écoles sélectionnées, une copie intégrale du document. Le
notre échantillon a un niveau d'aspiration élevé. En
questionnaire a été administré de façon collective à l'échan-
effet, 74,4 % des filles affirment aspirer à un niveau
tillon au début d'un cours dans les salles habituelles. Dans
d'étude universitaire, 20,9 % à un niveau de lycée
chacune des classes, il fut lu à haute voix par un assis-
et seulement 2 % à un niveau collégial.
56
Rev. CAMES - Série A, vol. D1,1999

Sciences et Médecine
tant de recherche. Inunédiatement après la lecture de chaque
qui constituaient les items, et selon les rubriques du ques-
énoncé, toutes les élèves-filles devaient indiquer par un
tionnaire. Ensuite, ont été sélectionnés les groupes d'items
accord ou un désaccord si celui-ci correspondàit à une
qui paraissaient les plus porteurs de sens par rapport à
situation soit vécue soit supposée dans leur classe. Les
nos interrogations.
directives et les conditions d'administration du ques-
tionnaire ont été les mêmes pour toutes les écoles. Il était
Analyse des résultats quantitatifs
précisé qu'on répondait au questionnaire de façon ano-
nyme et que toutes les données recueillies ne serviraient
Le tableau 1 montre, qu'appréciant l'enseignement des
qu'à des fins de recherche et demeuraient strictement confi-
SMT, les filles de l'enseignement moyen et secondaire
dentielles. Le questionnaire, rempli, devait être remis à un
sont, en général, d'accord (67,9 %) pour dire que les pro-
enquêteur préalablement formé par le chercheur. L'opération
grammes de SMT sont excessifs. Par contre, elles sont
a été effectuée dans la première semaine du mois d'avril
nettement moins nombreuses à penser que ces pro-
1999. La réception des réponses s'est échelonnée du 12
grarnrries ne tiennent pas suffisamment compte de leurs
avril 1999 à la fin avril 1999.
besoins particuliers (29,6 %).
Des 400 questionnaires envoyés, il en est revenu 398 dont
Par ailleurs, les répondantes se montrent beaucoup
396 utilisables pour l'analyse des données.
plus partagées sur la difficulté des SMT pour les filles.
En effet, seulement 47,4 % les trouvent trop difficiles
Traitement des données recueillies
pour les filles. En terminant sur ces questions, disons
Le traitement statistique des données recueillies a consisté
que 77,9 % des élèves sont d'avis que la faiblesse des
au calcul des pourcentages des degrés d'accord et de
notes en SMT décourage les filles; que 59,3 % affir-
désaccord enregistrés par chacune des propositions
ment que les formes d'évaluation en SMT pénalisent les
Tableau I. Appréciations de l'enseignement des SMT par rapport à la situation des filles (N =396).
Items
CD%
PD%
PA%
CA%
NR%
Les programmes de SMT sont excessifs
10,5
17,7
32,3
34,6
5,2
Les programmes ne tiennent pas suffisamment compte des besoins
particuliers des filles
51,5
17,2
14,5
15,1
7
Les disciplines de SMT sont trop difficiles pour les filles
27,9
23
26,2
21,2
7
La faiblesse des notes en SMT décourage les filles
14
7,3
1,2
58,7
9
Les formes d'évaluation en SMT pénalisent les filles
17,7
1,2
30,8
28,5
3,8
La sélection trop sévère à l'entrée des séries scientifiques
diminue les effectifs filles
12,5
12,2
23
50,9
1,5
Les professeurs de SMT sont généralement de qualification insuffisante
43,3
28,8
17,7
9,3
0,9
Les professeurs de SMT ne font pas suffisamment appel à l'initiative
des filles, en classe
38,4
25,3
21,2
12,2
2,9
Les professeurs de SMT font des remarques souvent désobligeantes,
source de découragement pour les filles
39,8
21,5
14,8
22,1
7
Les professeurs n'informent pas assez les parents d'élèves sur les progrès en
SMT de leurs filles
16,6
17,7
36,3
25,9
3,5
Les professeurs de SMT n'exigent pas des filles suffisamment d'efforts
29,7
20,3
22,1
26,5
1,5
Les professeurs de SMT fournissent des explications incomplètes
23,3
26,5
28,8
19,8
1,7
Les professeurs de SMT vont trop rapidement lors des démonstrations
11
1,5
35,5
33,7
0,3
Les professeurs de SMT ne vérifient pas la compréhension .
10,8
19,2
32,8
36
1,2
Les professeurs de SMT n'offrent pas de soutien en cas de difficulté
21,8
29,4
24,7
22,1
2
Les professeurs de SMT adoptent des attitudes autoritaires en classe
29,9
28,2
26,7
11,9
3,2
Les professeurs de SMT manquent d'enthousiasme par rapport aux filles
26,2
29,4
28,5
11,9
4,1
Les professeurs de SMT manquent de disponibilité pour les filles
24,4
23,3
24,1
27,6
0,6
Les professeurs de SMT ne diversifient pas les types d'activités pour accroître
la motivation chez les filles
15,4
23,3
34,6
18,9
7,8
Les professeurs de SMT ne font pas preuve de patience lors des phases
de leçon à assimilation lente
11,6
18,3
31,4
35,8
2,9
Légende: CA = Complètement en accord; PA = Plutôt en accord; CD = Complètement en désaccord; PD = Plutôt en désaccord;
NR =Non réponse.
Rev. CAMES - Série A, vol. 01, 1999
57

Sciences et Médecine
filles et que 73,9 % se montrent d'accord avec l'idée que
font pas preuve de patience lors des phases de leçon à
la sélection trop sévère à l'entrée des séries scientifiques
assimilation lente (67,2 %).
diminue les effectifs de filles.
Enfin, on note une moins forte disparité entre le nombre
de sujets qui sont d'accord ou en désaccord sur cer-
Le tableau 1 nous permet aussi de constater qu'un cer-
tains items. 50 % des filles disent que les professeurs de
tain nombre d'avis favorables sont formulés à j'en-
SMT n'exigent pas d'elles suffisamment d'efforts, contre
droit des professeurs de SMT. Ainsi, nous pouvons voir
48,6 % ; 49,8 % estiment qu'ils fournissent des expli-
que les filles rejettent l'idée que ces professeurs sont
cations incomplètes contre 48,6 % ; 51,2 % jugent
généralement de qualification insuffisante (72,1 %) ;
qu'ils n'offrent pas de soutien en cas de difficulté contre
qu'ils ne font pas suffisamment appel à l'initiative des
~,
46,8 %. 51,7 % croient qu'ils manquent de disponibilité
filles en classe (63,7 %) ; qu'ils font des remarques sou-
pour les filles contre 47,7 % ; 53,5 % sont d'avis qu'ils
vent désobligeantes, source de découragement pour
ne di versifient pas les types d'activités pour accroître la
les filles (61,3 %) ; qu'ils adoptent des attitudes auto-
motivation chez les filles contre 38,7 %. Cette dérive
ritaires en classe (58,1 %) ; qu'ils manquent d'enthou-
vers des pratiques moins stimulantes constitue un obs-
siasme par rapport aux filles (55,6 %). Toutefois, les
tacle à l'atteinte des objectifs dévolus à l'enseigne-
répondantes sont d'accord pour dire que les professeurs
ment des SMT.
de SMT n'informent pas assez les parents d'élèves sur
les progrès en SMT de leur fille (62,2 %) ; qu'ils vont
En terminant cette question de l'appréciation de l' en-
rapidement lors de~ démonstrations (69,2 %) ; qu'ils
seignement des SMT par rapport à la situation des filles,
ne vérifient pas la compréhension (68,8 %) ; qu'ils ne
on peut dire que les élèves des lycées et collèges mon-
-~-~.;'
.
- :;:'-:
Tableau II. Capacités cognitives et attitudes des filles par rapport aux SMT (N = 396).
Items
CD%
PD%
PA%
CA%
NR%
.
Les filles n'ont pasllldon des SMT
57,3
20,3
11,6
9,3
1,5
Les filles ont plus dê don en lettres
41
22,7
17,2
17,2
2
Les filles n'accordent pas assez d'intérêt aux SMT
74,7
13,1
5,8
4,7
1,7
Les filles ne réussissent pas dans les SMT en raison de leur
comportement de soumission
60,5
21,8
8,1
7
2,6
Les filles ont le sentiment d'être inaptes pour les SMT, en raison
de l'attitude dépréciative des maîtres à leur endroit
23,5
24,1
26,5
20,1
5,8
Les filles se détournent des SMT en raison de l'absence
de fantaisie dans ces disciplines
47,1
25
11
9,3
7,6
Les filles préfèrent apprendre les lettres plutôt que les SMT
65,7
13,1
6,4
13,4
1,5
Les filles ont besoin de plus d'aide dans l'apprentissage des SMT
65,7
13,1
6,4
13,4
1,5
Les filles sont rebutées par les efforts que requiert l'apprentissage des SMT
2,9
5,2
17,2
73,5
1,2
Les filles ont le sentiment que les SMT ne sont pas le principal atout
pour réussir sa vie
25
2,4
23,8
15,1
6,7
Les filles pensent qu'elles sont moins appréciées en cours de SMT du fait
qu'elles sont filles
33,4
21,2
25,6
17,2
2,6
Les filles ne se reconnaissent pas assez dans les contenus
des programmes des SMT
51,7
25,3
13,1
8,1
1,7
Les filles sont souvent gagnées par la distraction pendant les cours de SMT
23,5
34,3
25,6
10,8
5,8
Les filles ont la paresse d'apprendre les formules scientifiques
36,
25,6
1,8
15,7
2
Les filles manquent de concentration à cause de l'étourderie
52,3
15,7 .
18,
11
2
Les filles éprouvent un malaise dans des classes où les garçons sont
plus nombreux
54,9
14,5
17,8
10,5
5,2
Les filles sont confrontées à un handicap dû à l'opinion qu'on se
fait de leurs capacités intellectuelles
23,5
28,8
29,1
15,7
2,9
Légende: CA = Complètement en accord; PA = Plutôt en accord; CD = Complètement en désaccord; PD = Plutôt en désaccord;
N~ = Non réponse.
58
Rev. CAMES - Série A, vol. 01,1999

-Sciences et Médecine
trent une certaine satisfaction envers leurs professeurs
S'agissant de leurs attitudes par rapport aux SMT, elles
de SMT, en particulier par rapport à leur compétence
sont toujours près des deux tiers (2/3) à infirmer bien
et à leur disponibilité affective. De plus, les sujets sem-
des idées reçues. En effet, les répondantes nient à
blent insister sur l'importance à accorder à l'amélio-
62,5 % qu'elles sont souvent gagnées par la distrac-
ration des méthodes d'enseignement et à la coopération
tion pendant les cours de SMT ; qu'elles ont la paresse
entre enseignants et parents d'élèves.
d'apprendre les formules scientifiques (68 %); qu'elles
A partir du tableau II, on peut observer que les élèves
manquent de concentration à cause de l'étourderie
de l'enseignement moyen et secondaire mettent en brèche
(68,6 %) et qu'elles éprouvent un malaisedans des classes
beaucoup de préjugés sur leurs faibles capacités cogni-
où les garçons sont plus nombreux (69,4 %). Elles sont
tives et sur leurs attitudes récalcitrantes par rapport
moins catégoriques dans leur désaccord avec le point de
aux SMT. En effet, en ce qui concerne leurs capacités
vue selon lequel elles sont confrontées à un handicap dû
cognitives, elles contestent, dans leur écrasante majo-
à l'opinion qu'on se fait de leurs capacités intellectuelles
rité (77,6 %), les opinions suivant lesquelles les filles
(52,3 %).
n'ont pas le don en lettres; qu'elles ont plus de don
Il est intéressant de mentionner, par ailleurs, que les
en lettres (63,7 %) ; qu'elles n'accordent pas assez
filles ont une opinion moins tranchée sur un énoncé.
d'intérêt aux SMT (87,8 %); qu'elles ne réussissent pas
En effet, 47,6 % des filles croient qu'elles ont le sen-
dans les SMT en raison de leur comportement de sou-
timent d'être inaptes pour les SMT, en raison de
mission (82,3 %) ; qu'elles se détournent des SMT
l'attitude dépréciati ve des maîtres à leur endroit contre,
en raison de l'absence de fantaisie dans ces disciplines
46,6 %. Soulignons, enfin, qu'à une majorité excep-
(72,1 %) ; qu'elles préfèrent apprendre les lettres plutôt
tionnelle (90,7 %), leur point de vue va dans le sens
que les SMT (78,8 %) ; qu'elles sont rebutées par les
de l'affirmation: les filles ont besoin de plus d'aide
efforts que requiert l'apprentissage des SMT (54,4 %) ;
dans l'apprentissage des SMT.
qu'elles ont le sentiment que les SMT ne sont pas le prin-
cipal atout pour réussir sa vie (54,6 %) ; qu'elles sont
De ces résultats, il nous est possible de dire que la
moins appréciées en cours de SMT du fait qu'elles
population scolaire est en désaccord, toujours à plus
sont filles (77 %) ; qu'elles ne se reconnaissent pas assez
de 54 % avec les affirmations qui mettent en doute
dans les contenus des programmes des SMT (57,8 %).
leurs capacités cognitives ou qui soulignent leurs
Tableau III. Autres obstacles et sources de difficulté dans l'apprentissage des SMT chez les filles (N =396).
Items
CD %
PD %
PA %
CA %
NR%
La perception négative des SMTpar les parents d'élèves
54,7
15,7
16,6
9
. 4,1
Les difficultés qu'éprouvent les filles dans la langue d'enseignement
26,5
26,5
27,6
16,6
2,9
Les relations interpersonnelles avec les professeurs de SMT
34,9
25,9
21,8
15,4
2
Les relations interpersonnelles avec les camarades d'école
47,4
20,9
16
14
1,7
La faiblesse des moyens financiers de la famille
25,9
14,2
27
31,4
• 1,5
L'absence de livres de SMT
18,9
9,3
20,1
50,3
1,5
L'absence de matériels didactiques
15,7
10,2
33,4
38,4
2,3
L'absence d'un bon endroit pour étudier à la maison
27,9
16,6
23,3
31,1
1,2
Légende: CA =Complètement enaccord; PA =Plutôt en accord; CD =Complètement endésaccord; PD =Plutôt endésaccord;
NR =Non réponse.
Tableau IV. Recours possibles en cas de difficulté d'apprentissage des SMT (N = 396).
Items
CD%
PD%
PA%
CD%
NR%
Le professeur responsable de la matière concernée
4,7
5,2
28,2
60,2
1,7
Un professeur s'occupant d'un groupe de filles en difficulté
7,8
Il,3
34,6
42,4
3,8
Un professeur de sciences choisi par l'élève
14,5
15,4
35,2
27
7,8
Un personnel spécialisé de l'école
12,2
1,2
33,1
30,5
4,9
L'encadrement du père et/ou de la mère
7
7,6
27
55,5
2,
L'intervention des frères et/oudes sœurs
4,1
5,8
34
51,5
4,7
Les leçons particulières
2,6
5,5
33,1
54,4
4,4
Les explications des camarades d'école et/ou de guartier
6,7
11,9
38,7
34,9
7,8
Légende: CA =Complètement enaccord; PA =Plutôt en accord; CD =Complètement en désaccord; PD =Plutôt endésaccord;
NR = Non réponse.
Rev. CAMES - Série A, vol. 01, 1999
59

Sciences et Médecine
Tableau V. Attitude et comportement attendus du professeur de SMT (N =396).
Items
CD%
PD%
PA%
CA%
NR%
Le professeur s'entretient avec la fille, des moyens de l'aider à réussir
0,9
2,3
15,7
78,5
2,6
Le professeur encourage la fille à travailler davantage
1,2
11,9
84,3
2,6
Le professeur accepte de donner des cours particuliers
1,7
13,7
34,9
46,5
3,2
Le professeur lui trouve d'autres professeurs de sciences
5,5
15,1
30,5
44,5
4,4
Le professeur discute avec les parents des mesures à prendre
1,5
2,6
31,1
61,3
3,5
Le professeur fait appel au soutien des parents d'élèves
0,9
3,2
28,2
54,1
13,7
Légende: CA = Complètement en accord; PA = Plutôten accord; CO = Complètement en désaccord; PD = Plutôt en désaccord;
NR = Non réponse.
Tableau VI. Mesures d'ordre institutionnel (N =396).
Items
CD%
PD%
PA%
CA%
NR%
Organisation de session de rattrapage en SMT
3,8
5,8
29,9
58,1
2,3
Organisation de cours de renforcement en SMT
2,9
4,7
29,1
61
2,3
Des cours de SMT dans des classes non mixtes
33,4
27
15,7
21,5
2,3
Un internat pour les filles
31,1
27,6
21,2
16,3
3,8
La gratuité des fournitures et des matériels didactiques de SMT
10,5
14,8
34,9
37,8
2
La disponibilité des manuels de SMT à la maison
3,8
3,5
27,3
63,7
1,7
Des séances de travail avec des camarades d'école
2,3
6,1
33,1
56,7
1,7
Des programmes de SMT qui prennent davantage en charge
les préoccupations des filles
10,2
14,8
37,2
35,5
2,3
Un encadrement personnalisé par des enseignantes en SMT
11,6
22,1
35,2
29,1
2
L'octroi d'une bourse spéciale pour les filles
9,9
13,4
30,8
43,6
2,3
Légende: CA= Complètement en accord; PA = Plutôt en accord; CD = Complètement en désaccord; PD = Plutôt en désaccord;
NR= Non réponse
attitudes négatives par rapport aux SMT. En d'autres
endroit pour étudier à la maison (54,4 %). Bref, des huit
termes, les filles ont, de façon majoritaire, confiance
sources de difficultés dans l'apprentissage des SMT chez
en leurs capacités cogniti ves. De plus, elles verraient
les filles avancées dans les énoncés, les quatre premières,
d'un bon œi 1 l'instauration de plus d'aide dans l' ap-
qui sont d'ordre psychopédagogique, ne sont pas par-
prentissage des SMT.
tagées par les filles. Par contre, les quatre autres, qui sont
d'ordre économique, rencontrent leur agrément.
En combinant les réponses obtenues sur les sources
de difficultés dans l'apprentissage, nous pouvons dire
À partir des données recueillies au tableau IV, nous pou-
que la population scolaire est en désaccord avec les
vons voir que les recours proposés en cas de difficulté
4 premières positions du tableau ID mais en accord avec
d'apprentissage des SMT rencontrent les attentes des
les 4 dernières. C'est ainsi que, en se prononçant sur les
filles. En effet, cette population scolaire se montre mas-
quatre premiers énoncés, les filles expriment, en général,
sivement favorable aux positions indiquées. Elle sou-
des opinions qui vont dans le sens opposé des propo-
haite à 88,4 %, le recours au professeur responsable
sitions. Elles excluent à 70,4 %, la perception néga-
de la matière concernée; à 74 %, l'appel à un profes-
tive des SMT par les parents d'élèves; à 53 %, les dif-
seur s'occupant d'un groupe de filles en difficulté;
ficultés qu'éprouvent les filles dans la langue d'ensei-
à 62,2 %, l'aide d'un professeur de sciences choisi par
gnement ; à 60,8 %, les relations interpersonnelles
l'élève; à 63,6 %, l'assistance d'un personnel spécia-
avec les professeurs de SMT ; à 68,3 %, les relations
lisé de l'école; à 82,5 %, l'encadrement du père et/ou
interpersonnelles avec les camarades d'école.
de la mère; à 85,5 %, l'intervention des frères et/ou
Quant aux quatre autres sources de difficultés, il appert
des sœurs; à 87,5 %, le recours à des leçons particu-
que les filles se disent d'accord avec elles: la faiblesse
lières ; à 73,6 %, l'aide des explications des cama-
des moyens financiers de la famille (58,4 %),
rades d'école et/ou de quartier.
l'absence de livres de SMT (70,4 %), l'absence de maté-
À l'analyse des résultats contenus dans le tableau V,
riels didactiques de SMT (71,8 %) et l'absence d'un bon
il nous est possible de dire que notre population
60
Rev. CAMES - Série A, vol. 01,1999

Sciences et Médecine
plébiscite (plus des trois quarts) les comportements
Conclusion
attendus du professeur. Selon elle, il serait opportun que
Bien que les résultats de cette recherche exploratoire
le professeur s'entretienne avec la fille des moyens de
soient à relativiser, ils semblent néanmoins mettre en
l'aider à réussir (94,2 %) ; que le professeur encou-
évidence des observations générales qui placent les
rage la fille à travailler davantage (96,2 %) ; que le
élèves-filles du Sénégal dans le courant global observé
professeur accepte de donner des cours particuliers
chez les élèves décrits dans des études antérieures
(81,4 %) ; que le professeur lui trouve d'autrespro-
(BAUDELOT et ESTABLET, 1992). De ces mêmes
fesseurs de sciences (75 %) ; que le professeur discute
données, on peut observer aussi des particularités signi-
avec les parents des mesures à prendre (92,4 %); que le
ficatives pour certains obstacles à l'enseignement-appren-
professeur fasse appel au soutien des parents d'élèves
tissage des SMT.
(82,3 %). Ceci dit, il faut noter que le taux de non-réponse
à cette demière proposition est exceptionnellement élevé
Si l'on considère les perceptions que ces filles ont de
(13,7 %) : c'est le plus fort taux d'abstention rencontré
leurs difficultés d'apprentissage dans les SMT, il appa-
au cours de cette enquête.
raît, d'abord, que les collégiennes et les lycéennes esti-
ment que les programmes sont excessifs et qu'elles sont
Bref, la populatio~ scolaire opine, de façon générale,
sensibles à des résultats scolaires en SMT faibles qu'elles
dans le sens des énoncés, en ce sens qu'elle favorise
acceptent difficilement.
les recours listés dans le questionnaire. Et particuliè-
rement, l'encadrement rapproché du professeur res-
Ensuite, une observation d'ordre général qui se dégage
ponsable de la matière concernée. Elle est, encore, en
de l'analyse des pourcentages est que les filles émettent
accord parfait avec les propositions de comportements
un jugement positif sur les professeurs de SMT. Elles
attendus du professeur. C'est le fait, surtout, de la pro-
reconnaissent leur qualification et leurs qualités
humaines; elles ne leur attribuent pas leurs difficultés
position se rapportant à l'entretien entre le professeur et
d'apprentissage en SMT. Elles semblent accorder aux
la fille, à celle de l'encouragement au travail de la fille
professeurs de SMT un rôle pédagogique très fort.
par le professeur, à celle de la discussion entre parents
Elles insistent sur le fait que le support affectif a autant
et professeurs.
.
d'importance que la maîtrise des modes d'apprentissage
Relativement aux mesures d'ordre institutionnel énon-
scolaire. Par ailleurs, concernant deux énoncés (la non
cées dans le tableau VI, la plus grande partie de la
exigence d'efforts suffisants et la complétude des expli-·
population scolaire est en accord avec huit proposi-
cations) elles se placent très près du point central qui
tions sur dix. Elle est d'accord à 88 %, pour l'orga-
représente la césure entre l'accord et le désaccord. Elles
nisation de session de rattrapage en SMT ; à 90,1 %,
font montre d'une certaine ambivalence.
pour \\' organisation de cours de renforcement en SMT ;
Après, sur leurs capacités cognitives, les lycéennes et
à 72,7 %, pour la gratuité des fournitures et des maté-
collégiennes expriment leur désaccord pour les asser-
riels didactiques de SMT ; à 91 %, pour la disponi-
tions du tableau II, notamment leur goût supposé plus
bilité des manuels de SMT à la maison; à 89,8 %, pour
prononcé pour les lettres. Le désaccord avec les pro-
des séances de travail avec des camarades d'école;
positions de ce tableau indique une attitude qui va dans
à 72,7 %, pour des programmes de SMT qui pren-
le sens d'une plus grande proximité avec les SMT. Elles
nent davantage en charge les préoccupations des filles;
s'affranchissent de la sexuation des domaines d'étude
à 64,3 %, pour un encadrement personnalisé par des
et manifestent leur degré de confiance face aux SMT.
enseignantes en SMT ; à 74,4 %, pour l'octroi d'une
bourse spéciale pour les filles. Mentionnons, qu'enfin,
Ces réponses doivent être mises en conjonction avec
les filles sont en désaccord avec des cours de SMT
celles du tableau I où les filles apprécient positivement
la qualification des professeurs de SMT, sion sait que
dans des classes non mixtes (60,4 %) et avec un internat
le goût ou le dégoût pour une matière particulière,
pour les filles (58,7 %).
les SMT, par exemple, se construit d'abord au contact
Face à de tels résultats, la population scolaire semble
des personnes qui l'enseignent. Le personnel ensei-
souhaiter que des institutions jouent un plus grand rôle
gnant aurait ainsi un rôle crucial à jouer dans le but
dans la facilitation de l'apprentissage des SMT par les
d'augmenter la confiance des filles vis-à-vis des SMT.
filles. A contrario, elle paraît vouloir éviter la sépa-
Puis, sur les deux énoncés servant à mieux cerner les
ration des filles et des garçons et, jusqu'à un certain
interactions comme sources de difficultés, elles expri-
point, l'ouverture des internats pour les filles.
ment leur désaccord. Elles qualifient positivement les
rapports qu'elles entretiennent avec les professeurs de
Rev. CAMES
Série A, vol. 01, 1999
61

Sciences et Médecine
SMT, ce qui laisse croire qu'il n'y a pas de difficulté
ACHMAD S. et HERMA WA TI W., 1998. Gender in Science:
de communication.
The Case of Indonesia and the Regional Secretariat for Gender,
Science and Technology in Southeast Asia and the Pacifie, Paper
Par ailleurs, sur les obstacles d'ordre économique, les
to the UNESCO Asia-Pacific Conference on Science for the 21"
réponses des filles présentent des accords très mar-
Century, 1-5 December, University of New South Wales, Sydney,
qués sur des énoncés tels que le montrent les pourcen-
Australia.
tages. On peut facilement imaginer qu'une cellule fami-
ADAMS C. M., 1996. Gifted Girls and Science: Revisiting the
liale pauvre ne favorise pas l'apprentissage des SMT des
Issues, Journal
of Secondary Gifted Education, vol. 7, n" 4,
pp. 447 - 458.
filles. La pauvreté qui consiste en la privation de biens
matériels et culturels attaque non seulement la capa-
ADHIAMBO O. et HENEVELD W., 1996. Les filles et l'école
en Afrique subsaharienne, Washington: Banque mondiale.
cité de consommer des filles, mais aussi leur santé,
AINSWORTH M. et al., 1994. The Impact of Female Schooling
leur estime d'elles-mêmes, et surtout leur capacité de
on Fertility and Contraceptive Use: A Study of Fourteen Sub-
contrôler leur destin scolaire.
Saharan
Countries.
Living
Standards
Measurement
Study
Working, Washington 0 C, World Bank.
Enfin, si les lycéennes et les collégiennes se recon-
naissent une responsabilité première dans leur appren-
AKPAKA O., 1993. Évaluation des besoins en matière d'éduca-
tion des femmes et des filles au Mali (étude). Bamako: UNESCO.
tissage, elles accordent un rôle central au professeur.
ANCOG A., 1998. Women in Science. Paper 10 the UNESCO
En effet, elles adhèrent significativement aux pro-
Asia-Pacific Conference on Science for the 21st Century, 1-5
positions qui font de ce dernier un recours indispen-
December, 1998, University of New South Wales, Sydney,
sable.
Australia.
Bien que l'étude présentée ne constitue qu'une première
ARCHIE E. et al., 1989. Un monde de différences. Étude interna-
approche descriptive de la perception des difficultés
tionale sur l'état de l'apprentissage des sciences et de la mathéma-
d'apprentissage des SMT par des élèves-filles, les avis
tique, New Jersey: Educational Testing Service Princeton.
de ces dernières autorisent à parler, avec nuance, d'un
AVANZINI G., 1977. L'échec scolaire, Paris: Le Centurion (col-
lection « Paidoguides »].
diagnostic lucide des filles de leurs difficultés d'ap-
prentissage des SMT.
BANINI D. F. et TAMINI D. F., 1994. Minimum éducatif et
résistances à la scolarisation des filleslEtudes faites auprès de huit
Cependant, en l'état de la recherche, il faut admettre
provinces du Burkina Faso (étude). Ouagadougou: UNICEF.
qu'il reste de multiples aspects qui ont besoin d'être
BAUDELOT C. et ESTABLET R., 1992. Allez les filles! Paris:
investigués, Ainsi, à titre d'exemple, l'analyse com-
Seuil.
parati ve des perceptions des filles et des garçons. Il
BAUDELOT C. et ESTABLET R., 1992. « Succès féminins: un
serait également intéressant de poursuivre l'analyse
phénomène international », dans E. Plaisance, Permanence et
renouvellement
en
sociologie
de
l'éducation,
1950-1990,
des données afin de véri fier s'il y a une relation entre,
pp. 149-167.
d'une part, la classe, le taux de scolarisation ou
BARBARA H. et al., 1993. Laissez les filles s'instruire !
le milieu socio-économique des élèves et, d'autre
Washington OC : Banque mondiale.
part, la perception des difficultés d'apprentissage.
BHOLA H. S., 1994. Education
for
Reconstruction
and
Enfin, notre étude, comme bien d'autres inscrites dans
Development in
Post-Apartheid
South Africa
: A Policy
la même tradition théorique et méthodologique, est
Discourse, Paper commissioned by UNESCO, Paris, as part of the
preparation for the South Africa International Donnors Conference
tributaire des limites inhérentes à une enquête par ques-
on Human Resource Development in the Reconstruction and
tionnaire; il est vraisemblable d'imaginer qu'une
Development Programme (Cape Town, South Africa, October 26-
méthodologie qualitative (exemple; technique de
28, 1994),51 p.
l'incident critique) aurait permis d'obtenir des
BLEDSOE C. H., CASTERLINE Ed. J. B., JOHNSON Ed. J.
données plus en profondeur afin de mieux cerner
A., KUHN, Ed., J. G., HAAGA Ed., 1999. Critical Perspectives
un phénomène aussi complexe que celui des difficultés
on Schooling and Fertility in the Developing World, National
Academy of Sciences, National Research
Council, Washington,
d'apprentissage des SMT. Il y a beaucoup à découvrir
D.C., Commission on Behavioral and Social Sciences and
sur l'ampleur de ces difficultés, sur leurs différences
Education, 332 p.
en fonction de certaines variables et sur certaines
BOUCHARD P. et St AMANT J. c., 1996. Garçons et filles:
variables liées à ces difficultés. Une recherche en cours
stéréotypes et réussite scolaire, Montréal: Les Éditions du remue-
aborde ces questions et manipule ce genre de variables.
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'(1)
En s'appuyant sur le seul point de vue de celles qui
E sont les plus affectées par le problème, cet article
~ présente les résultats d'une recherche portant
'(1)
sur la perception que les collégiennes et les
a: lycéennes du Sénégal ont de leurs difficultés
d'apprentissage en sciences, en mathématiques
et en technologie (SMT) ainsi que des solutions
qui pourraient être utilisées pour résoudre ces
difficultés.
Les sujets sont 396 élèves-filles fréquentant les col-
lèges et lycées publics de deux régions du Sénégal.
Lors de l'examen des difficultés, chaque élève a
répondu à un questionnaire. Bien que les résultats
de cette recherche exploratoire soient à relativiser,
il reste raisonnable de présumer qu'ils semblent
mettre en évidence des observations générales qui
placent les filles du Sénégal dans le courant global
observé chez les élèves décrits dans des études
antérieures. De ces mêmes données, on peut
observer aussi des particularités significatives pour
certains obstacles à l'enseignement-apprentissage
des sciences, des mathématiques et de la tech-
nologie (SMT).
Mots-clés: difficultés d'apprentissage, sciences expéri-
mentales, mathématiques, technologie, élèves-filles.
Rev. CAMES - Série A, vol. 01, 1999
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