Effets de six huiles essentielles sur les
œufs et les larves de callosobruchus
maculatus F. (coleoptera : bruchidae)
Guillaume K. KETOH*, Isabelle A. GLITHO*,
Yaovi NUTO*, Honoré K. KOUMAGLO*
Introduction
nique (NUTO, 1995) ou à l'éther de pétrole (GAKURU et
FOUA-BI, 1996) de matériel végétal possède une toxicité effec-
L'unedespréoccupationsmajeuresdanslessystèmesagri- tive vis-à-vis des ravageurs de stocks. D'autres résultats indi-
coles traditionnels est le remplacement progressif des
quent que les huiles essentielles (HE) extraites de plantes odo-
pesticides de synthèse par des substances naturelles
rantes ont une activité insecticide indéniable vis-à-vis de
moins polluantes, moins toxiques et moins coûteuses pour
Callosobruchus maculatus F. (GLITHO et al., 1997; GAKURU
conserver les stocks de niébé (Vigna unguiculata Walp.). Les
et FOUA-BI, 1995). Ces HE agissent par diffusion. C'est ce qui
pesticides de synthèse ont été adoptés par les petits exploitants
leur permet d'atteindre toutes les interstices dans la masse de
agricoles à cause de leurs effets immédiats et évidents (FATOPE
graines stockées. Elles peuvent donc être utilisées en fumigation
et al., 1995). Les moyens traditionnels de conservation dont dis-
et leur emploi est facile. Selon KOUMAGLO (1992) la techno-
pose le paysan (sable, cendres de bois ou diverses parties de
logie de leur extraction est simple et accessible à tous les
plantes odorantes) sont aussi efficaces mais seulement pour la
niveaux.
protection de petits stocks destinés essentiellement aux semis.
Pour une bo~ne gestion des ravageurs, il est important de préci-
L'efficacité des plantes insecticides est relative. Elle dépend de
ser les stades cibles afin d'établir une concordance chronolo-
la quantité de graines à stocker, des organes de la plante utilisés
gique entre les périodes de traitement et le stade nuisible du rava-
mais également de la toxicité réelle de ces plantes (DELOBEL et
MALONGA, 1987).
geur (SCHMAEDICK et NYROPS, 1995). Ceci limiterait les
dégâts tout en préservant la valeur marchande des graines de
De nombreux travaux ont porté sur l'amélioration des formes
niébé.
d'utilisation des plantes qui permettent de renforcer et de renta-
biliser leur activité insecticide (De LUCA, 1980 ; ISMAN, 1994).
Dans l~ présent travail, nous avons cherché à vérifier l'effet de
L'objectif est d'améliorer les techniques traditionnelles basées
six HE dont nous avions démontré la toxicité pour les adultes de
sur l'utilisation des ressources végétales renouvelables pour une
C. maculatus (GLITHO et al., 1997), suries œufs frais et larves
meilleure gestion des déprédateurs dans les stocks de niébé de
néonates de cet insecte. Ces stades, caractérisés par leurs
plus grande importance. Certaines observations ont montré que
échanges respiratoires plus ou moins intenses, constituent les
l'extrait brut éthanolique (TIERTO-NmER et al. 1992), hexa-
formes externes ou stades cibles pré-nuisibles chez l'espèce.
Matériel et méthodes
cinq plantes du Togo iCymbopogon citra-
linalyle avec 30 % de linalool a été ache-
tus (D.C.) Stapf. type citral, Cynibopogon
tée dans le commerce. L'identification
Les tests ont été effectués dans les condi-
nardus (L.) Rendle type citronnellal,
. chimique des constituants de chaque huile
tions de température de 28,0 ± 2,0 0 C ct
Cymbopogon schoenanthus (L.) Spreng.:
a été réalisée par chromatographie en
de
photopériode
naturelle.
Plusieurs
type pipéritone, Eucalyptus citriodora
phase gazeuse couplée à la spectrométrie
concentrations de chacune des six HE ont
Hook type cytronellal. et Lippia nutltiflo-
de masse (type Varian 3300 et Hewlett-
été testées: 33,3, 16,6, 10,0 ct 6,61-11/1. Ce
ra Moldenke.) type citral. L'HE du
Packard MSD 5972 à 70eV).
qui correspond aux prises de 100, 50,30,
Lavandin (Lavandula sp) type acétate de
ct 20 1-11 par rapport au volume de l'en-
Laboratoire d'Entomologie Appliquée
ceinte. Ces HE sont des extraits bruts
• Laboratoire des extraits végétaux et arômes naturels, Faculté des Sciences, Université du Bénin
B.P. 1515 Lomé - TOGO
obtenus par entraînement à la vapeur de
Revue CAMES
Volume W 00 - 1998

Le chromatographe est équipé d'une
Résultats
L'ensemble des résultats obtenus dans
colonne apolaire DB-5 (30m x 0.25mm)
nos conditions expérimentales montre
et d'une colonne polaire upelcowax 10.
Effets des HE sur le déve-
que toutes les HE testées ont une nette
Nous avons introduit dans une enceinte
action larvicide sur les larves néoformées.
loppement des œufs frais
confinée (bocal en verre.recuit de 3 litres)
En effet, si nous considérons le témoin,
des graines de niébé Vigna unguiculata
Le tableau I résume les observations et
nous constatons qu'il n'y a pas de morta-
Walp., variété Gléi (black eye local) por-
donne les moyennes de trois répétitions ±
lité à ce stade et que 100 % des larves
tant 100 oeufs ou 100 larves néonates.
déviation standard.
arrivent à pénétrer dans les graines.
Nous introduisons ensuite dans le bocal
Les HE de C. citratus, C. nardus et L.
Après traitement par les HE, nous notons
une charge unique d'HE portée par un
multiflora inhibent le développement de
des taux de mortalité très élevés pouvant
disque de papier filtre Whatman pour
100 % des œufs quelle que soit la concen-
varier de 60 à 100 % en fonction des
favoriser le mode d'action par inhalation.
tration testée. Les œufs affectés ont leur
HE utilisées et en
fonction de
leur
contenu ovulaire.dissous mais le chorion
Ce disque n'est pas mis en contact avec
concentration.
reste intact.
Tableau 1. Activité ovicide de six HE en fonction de la concentration.
Pourcentage moyen d'oeurfs éclos (%)
Huiles essentielles
0).1.1/1
6,66).1.1/1
10,00).1.1/1
16,66).1.1/1
33,33).1.1/1
C. citratus
0,0 ± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
C. nardus
0,0 ± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
O,O± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
C. schoenanthus
26,6'± 3,2 e
27,3 ± 8,4 e
10,6 ± 3,8 f
0,0 ± 0,0 f
E. citriodora
70,6 ± 17,7 c
11,6 ± 3,8 f
0,3 ± 0,6 f
0,0 ± 0,0 f
Lavandula sp
81,3 ± 12,6 b
57,3 ±10,7 d
14,3 ± 3,5 f
0,0 ± 0,0 f
. L. Multiflora
O,O±O,O f
0,0 ± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
0,0 ± 0,0 f
Témoin
96,6 ± 4,5 a
les graines. Un témoin sans huile essen-
Toutes les HE sont efficaces à la concen-
tielle a été monté pour chaque essai.
La membrane vitlline apparaît également
tration de 33,3 111/1 qui entraîne la mort de
Toutes les graines ont été maintenues en
intacte au microscope photonique. Les
toutes les larves. Celles-ci sont dessé-
trois
autres
HE
(C,
schoenanthus,
observation pendant deux semaines. Les
E: citriodora
chées et .déforrnées dans le chorion qui
et Lavandula sp.) sont effi-
œufs ou leurs chorions ont été ensuite
caces à 100 % à la concentration de
reste intact.
retirés et examinés à la loupe binoculaire
33,3 l1i/!. Elles empêchent le développe-
Ces huiles conservent, presque toutes,
NIKON SMZ 2B.
ment de tous les œufs alors que dans le
leur efficacité à la concentration de
Nous avons dénombré les œufs éclos ou
témoin, 96,6 ± 4,5 % des œufs ont éclos.
16,6111/1 puisque les différences ne sont
les larves ayant pénétré dans les graines
A
des
concentrations. plus
faibles,
pas significatives par rapport à la concen-
dans chaque essai. Nous avons aussi noté
(16,6111/1 à: 6,66111/J), elles sont encore
tration de 33,3111/1. Même les HE de C.
le stade auquel l'oeuf affecté a avorté ou
efficaces et les différences avec le témoin
1
nardus et L. multiflora qui montrent des
celui où le développement de larve a été
sont significatives au seuil de 5 %.
Cependant elles ne présentent qu'un effet
différences significatives provoquent la
interrompu.
d'inhibition partiel dont l'intensité varie
mort de plus de 93 % des larves traitées.
Chaque test a été répété trois fois. Les
en fonction des huiles et des concentra-
A la plus faible concentration, les HE ont
résultats sont exprimés sous la forme :
tions.
encore une très bonne activité inhibitrice
moyenne ± déviation standard. Ils ont été
et empêchent au moins 60 % de larves de
. traités
par
l'analyse
de
variance
Effets des HE sur le développement
poursuivre leur développement.
(ANOVA).
La
comparaison
des
larves néoformées
moyennes entre lignes et colonnes a été
faite par le test de NEWMAN et KEULS
Nous avons noté dans le tableau II les
au seuil de 5 %. Les moyennes accompa-
résultats du suivi de la pénétration des
gnées de mêmes lettres ne présentent pas
larves dans les graines.
de différence significative.
Revue CAMES
Volume N° 00 - 1998

Tableau Il. Activité des HE sur les larves néoformées en fonction de la concentration.
Pourcentage moyen de larves ayant pénétré (%)
Olllll
6,6611111
10,001l1l1
16,661l1l1
33,331l1/1
C. eitratus
26,,3 ± 5,0 c
9,3 ± 3,7 defg
0,6 ± 0,5 g
0,0 ± 0,0 g
C. nardus
19,3 ± 3,2 cd
11,3 ± 6,0 defg
7,3 ± 2,5 efg
O,O±O,O g
C. schoenanthus
5,6 ± 4,5 fg
0,0 ± 0,0 g
0,6 ± 1,1 g
0,0 ± O,Og
E. eitriodora
41,6 ± 10,6 b
8,6 ± 2,1 defg
0,0 ± 0,0 g
0,0 ± 0,0 g
Lavandula sp
17,6 ± 13,5 ede
3,3 ± 1,5 g
2,0 ± 1,0 g
0,0 ± 0,0 g
1. Multiflora
39,0 ± 9,1 b
15,3 ± 9,5 def
5,3 ± 2,0 efg
O,O± 0,0 g
Témoin
100,0 ± 0,0 a
Discussion
Ce sont les HE de plantes de type citral
nous avons testées se sont révélées être de
(C, eitratus et 1. multiflora).
bons agents de contrôle des jeunes larves
Les taux d'éclosion des œufs et les taux
de C. maeulatus dans nos conditions
de pénétration des larves néoformées
- les HE un peu moins toxiques qui élimi-
expérimentales puisqu'elles sont effi-
dans les graines sont très élevés dans les
nent à faible concentration au moins 70 %
caces
même
à faible concentration.
bocaux-témoins. Cela signifie que notre
des œufs frais de C. maculatus et qui
Cependant, nous pouvons considérer que
souche de C. maculatus, qui est connu
pourrait éventuellement être utilisée dans
J'HE de C. schoenanthus, signalée anté-
pour sa forte fécondité (SIABI, 1996),
la gestion des œufs du déprédateur. C'est
rieurement comme ayant la meilleure
bénéficie aussi de la très bonne fertilité de
le cas de l'HE de C. schoenanthus conte-
action contre les adultes (GLITHO et al.,
ses œufs et de l'efficacité de pénétration
nant un fort taux de pipéritone.
1997), a aussi la meilleure efficacité lar-
de ses larves dans les graines. En présen-
- les HE peu toxiques qui sont efficaces
vicide. Elle occupe la deuxième place
ce de vapeurs d'HE, le développement
seulement à forte concentration. Ce sont
parmi les six HE dont nous avons testées
des œufs et des jeunes larves est affecté.
les HE des plantes de type citronnellal (E.
l'activité ovicide. Cette plante peut donc
Les HE dans nos conditions de laboratoi-
eitriodora)
ou
acétate
de
linalyle
être considérée, dans les limites de nos
re ont donc des activités ovicide et larvi-
(Lavandula sp).
conditions expérimentales, comme le
cide certaines.
Cependant, ce constat ne doit pas amener
meilleur agent végétal de contrôle de
Si, comme le préconisent, EWETE et al.
à penser que la toxicité d'une plante est
l'ensemble des stades externes de déve-
(1996), le fort taux de mortalité provoqué
obligatoirement liée à la nature du com-
loppement de
C. 'maculatus.
espèce
dans une population de ravageurs traités
posé dominant. En effet, l'HE de C. nar-
déprédatrice du niébé.
est un indicateur de la toxicité du produit
dus est beaucoup plus toxique que celle
L'activité larvicide observée avec les HE
utilisé, nous pouvons classer les diffé-
de E. citriodora bien que toutes les deux
est généralement due à une inhibition des
rentes HE choisies pour ce travail. En
soient de type citronnellal. La présence de
régulateurs de croissance. SCHMUTTE-
effet, en considérant l'activité ovicide,
composés synergiques peut renforcer
RER (1992) a attribué cette inhibition aux
nous avons les HE très toxiques dont l'ef-
l'activité du principe actif (NUTO. 1995).
juvocimènes (phytojuvénoïdes analogues
ficacité est totale déjà à faible concentra-
L'activité ovicide des huiles s'explique
à l'hormone juvénile des insectes) conte-
tion et les HE dont l'effet augmente avec
par leur pouvoir pénétrant ou par la toxi-
nues dans HE de Ocimum basilieum L.
la concentration.
cité directe de leurs composants (DON
(Lamiaceae). L'activité larvicide des HE
La concentration de 6,6 ,",d/l nous permet
PEDRO, 1989). La toxicité des vapeurs
que nous avons utilisées est donc proba-
de distinguer, pour l'activité ovicide, trois
d'HE de Aeorus ealamus sur les œufs de
blement liée à leur richesse en terpènes
catégories d'HE:
Callosobruchus chinensis L a été signalée
qui sont des composés proches de l'hor-
- les HE qui pourraient être utilisées à
par SCHMIDT et al. (1991) qui ont indi-
mone juvénile.
faible concentration dans la gestion de
qué que les HE avaient une action stérili-
Le fait que les HE testées soient efficaces
tous les œufs de C. maculatus. Ces HE,
sante sur les œufs.
à la fois sur les adultes, les œufs et les
très toxiques, provoquent la dissolution
Les HE entravent aussi le développement
larves fait penser qu'elles agissent par
du contenu ovulaire.
des larves des insectes. Toutes les HE que
voie
respiratoire.
Sur
les
œufs
de
Revue CAMES
Volume N° 00 - 1998

C. maculatus, les vapeurs d'huiles agis-
Kokouvi, technicien au Laboratoire des
tColtosobructius maculatus Fab.) et le charançon du
sent à travers le tube respiratoire de l'oeuf
Extraits Végétaux et Arômes Naturels,
riz tSitophilus orizae L.). Cahiers Agriculture; vol.
décrit
par
CREDLAND
(1992)
et
Faculté des Sciences de l'Université du
5. W 1 : p.39-42.
WHIGHTMAN et SOUTHGATE (1982).
Bénin, pour leur assistance technique.
GLITHO I.A., KETOH KG. et KOUMAGLO
BERNARD et al. (1989) ont signalé que
H.K. 1997. Effets et quelques huiles essentielles sur
les composants d'HE comme le dillapiol
l'activité reproductrice de Callosobruchus macula-
Références
tus Fab. Annales de l'Université de Ouagadougou
extrait
de
Artemisia
scoparia
Série B, Vol., 5 p. 174-185.
(Asteraceae) agissent sur la chaîne respi-
bibliographiques
ratoire en inhibant l'activité des mono-
ISMAN
M.B.
1994.
Botanical
insecticides.
BERNARD C-B., ARNASON J. T., PIDLOGE-
Pesticides outlook 26-31.
oxygénases chez l'insecte traité. DON
NE B.J.R, LAM J. and WADELL T. 1989. Effect
PEDRO (1989) explique que l'activité
of ligans and other secondary metabolites of the
KOUMAGLO H. K 1992. Quelle alternative pour
respiratoire des œufs de C. maculatus est
Asteraceae on the mono-oxygcnase activity of
le développement du monde rural.La Valorisation
des
Production Végétales : Cas
des
Produits
six fois plus faible que celle des larves
European corn borer. Phytochemestry, vol. 28. 5, P
1373-1377.
Aromatique et des Huiles Essentielles. Réunion
néoformées. Ceci traduit une faible acti-
BOURREL C., VILA REM G., MICHEL G. et
Scientifique Internationale. IRST Butare, p.263-268.
vité des mono-oxygénases chez les œufs
GRASET A. 1995. Etude des propriétés bactério-
LUCA (de) Y. 1980. Produits d'origine végétale
et donc une plus forte tolérance aux pro-
statiques et fongistatiques en milieu solide de 24
opposables aux
Bruchidae (CoL) Estrattoda :
duits qui inhibent ces enzymes. D'après
huiles essentielles préalablement analysées. Rivista
Frustula. Entomologica Nuova Serie, vol.Il (XV) IIp.
DUCOM (1996), les œufs considérés
ltaliana, EPPOS, p 3-12.
NUTO Y. 1995. Synergistic action of co-occurring
comme un stade quiescent, sont plus
CREDLAND P.F. 1992. The structure of bruchids
toxins in the root bark of Zanthoxylurn zanthoxy-
tolérants vis-à-vis des insecticides de syn-
eggs may explain the ovicidal effet of oils. J. Stored
loides
(Rutacae)
against
the
cowpea
bettle
thèse.
Prad. Res.vol. 28, N°l pp.I-9.
Callosobruchus maculatus (Coleoptcra : Bruchidae).
DELOBEL
A.
and
MALONGA
P.
1987.
Nos résultats indiquent que l'utilisation
Thesis of Ph.D.S.U.N.Y. Syracuse, New York 107p.
Insecticidal properties of six plant rnaterials against
des huiles en fumigation pour le contrôle
Caryedon serratus (01.) J. Stored Prod. Res.voI.23,
SCHMAEDICK M.A. and NYROP J.P. 1995.
des populations de C. maculatus est pos-
173-176.
Method for sampling arthropod pests with uncertain
sible. Les HE sont en majeure partie
DON PEDRO KN. 1989. Mode of action of fixed
phenol ogy with application to sptted Tentiform leaf-
constituées
de
matières
volatiles
et
oils against eggs of Callosobruchus maculatus Fab.
miner (Lepidoptera : Gracillariidae). J. Econ.
d'après BOURREL et al. (1995), le trai-
Pestic. Sei. 26, p.107-116.
Entomol. 88 (4) 875-889p.
tement par contact ne leur est pas appli-
DUCOM P. 1996. Lutte chimique contre les
SCHMIDT G.H., RIS HA E.M. and EL-NAHAL
cable. En effet, le traitement par contact
insectes des grains stockés. In Manuel Post-Récolte
A.K.M. 1991. Reduction of progeny of SOMÉ sto-
: Principes et Applications en zone tropicale.
ne prend pas en compte les problèmes liés
red-product Coleoptera by vapours of Acorus ca/a-
AUPELF p 105-140.
à l'évaporation des principes actifs, d'où
mus oiL J. stored Prod. Res.vol. 27, N.2, P 121-127.
EWETE F. K, ARNASON J. T., LARSON J.
les difficultés rencontrées pour détermi-
SCHMUTTERER H. 1992. Higher plants as sour-
and PHILOGENE J.R. 1996. Biological activities
ner la concentration efficace. La fumiga-
ce of novel pesticides ln Insecticides. : Mechanism
of extracts from traditionally used Nigerian plants
tion permet de traiter de grandes masses
against the European corn borer, Ostrinia nubilalis.
of action and resistance. Intercept Andover p.3-14.
de graines sans les déplacer. FRENCH
Entomologia Experimentalis et Applicata 80: 531-537.
SIABI K. M. 1996. Activité reproductrice de
(1985) souligne que ce sont les propriétés
FATOPE M.O., NUHU A.M., MANN A. and
Callosobruchus maculatus (Coléoptera : Bruchidae)
comme la volatilité, la nature éphémère et
TAKEDA Y. 1995. Cowpea weevil biossay a
sur deux variétés de niébé (Vigna unguiculata
simple pescreen for plants with grain protectant
Walp.) : Impact sur la valeur marchande du niébé au
la biodégradation qui constituent les
effects. Intern. Joum. of Pest Management 41 : 2,
Togo. Mémoire d'Ingénieur des Travaux Université
avantages
d'une
utilisation
des
HE
84-86p.
du Bénin 53p.
comme pesticides. 0
FRENCH R. C. 1985. The bioregulatory action of
TIERTO-NIBER
B.,
HELLENIUS
J.
and
flavour compounds on fungal spores and other pro-
V ARIS A.-L. 1992. Toxicity of plant ex tracts to
pagules. Annu. Rev. Phytopathol., 23: 175-199.
Remerciements
three storage beetles (Co/eoptera). J. Appl. Ent. 113,
GAKURU S. et FOUA-BI K. 1995. Effet comparé
202-208.
des huiles essentielles de quatre espèces végétales
Nous tenons à exprimer notre reconnais-
contre la bruche du niébé (Callosobruchns macula-
WIGHTMAN J.A. and SOUTHGATE B. J.
sance à Monsieur SANBENA Banibéa
tus Fab.) et le charonçon du riz (Sitophylus orirae
1982. Egg morphology, host and probable regions
Antoine, à Monsieur KONOU Komi
L.). Tropicultura 13,4, 143-146p.
of origin of the bruchids tColeoptera : Bruchidaeï
René,
techniciens, au Département de
GAKURU S. el FOUA-BI K 1996. Effel d'extra-
that infest stored pulses - an identification aid. New
Biologie Animale, et Monsieur DOTSE
its
de
plantes
sur
la
bruche
du
niébé
Zcaland Journal of Exp. Agric. Vol. 10 p.95-99.
Revue CAMES
Volume N° 00 - 1998

Effets de six huiles essentielles
-o
sur les œufs et les larves
ca
~
de ca/losobruchus maculatus f.
-UJ
(coleoptera : bruchidae)
.0
«
Six huiles essentielles (HE) à activité insecticide ont été
Six essential oils (EO) with insecticidal activity were tes-
testées par fumigation sur les œufs et sur les larves néofor-
ted by fumigation on eggs newly laid and on newly formed lar-
mées de Callosobruchus maculatus F. à différentes concentra-
vae of Callosobruchus macula tus F. at different concentrations.
tions. Ces HE extraites pour la plupart de plantes médicinales
Most of EO were extracted from medicinal plants (Cymbopogon
du Togo (Cymbopogon citre.us D.C. Stapf. type citral,
citratus (D.C.) Stapf.lype citral,
Cymbopogon nardus (L.)
Cymbopogon nardus L. Rendle type citronnellal, Cymbopogon
Rendle type citronnellal, Cymbopogon schoenanthus (L.)
schoenanthus L. Spreng. type pipéritone, Eucalyptus citriodora
Spreng. type pipéritone, Eucalyptus citriodora Hook type citro-
Hook type citronellal et Lippia multiflora Moldenke type citral)
nellol. and Lippia multiflora Moldenke.) type citral of Togo. EO
ont été utilisées en milieu confiné dans les conditions de tem-
of Lavandin (Lavandula sp) obtained in the commerce was
pérature de 28,0 ± 2,0° C et de photopériode naturelle. L'HE du
used as a reference substance. The effects of EO were inves-
Lavandin (Lavandula sp), achetée dans le commerce, a servi
tigated in confined atmosphere under the temperature condition
de substance référence.
of 28.0 ± 2.0°C and natural photoperiod.
Le développement de tous les œufs frais a été inhibé par les
The development of treated eggs was inhibited byall EO tested
HE testées à la concentration de 33,3 f.Jl/1. Trois des HE testées
at 33.3f.Jl/1. At the lowest concentration (6.6 f.Jl/I), ail EO had
(G. citretus, C. nardus et L. multif/ora) sont très efficaces même
shown a significant ovicidal activity compared to the control but
à la plus faible concentration utilisée (6,6 f.Jl/I). Les trois autres
three of them (C. citratus, C. nardus and L. multiflora) were very
sont moins efficaces à cette faible concentration mais ont mon-
efficient at this concentration.
tré néanmoins une activité ovicide significative par rapport au
On the newly formed larvae, the EO were also very efficient at
témoin.
33.3 f.Jl/1. No larvae entered into the cowpea seed. At 6.6111/1,
Sur les larves néoformées, toutes les HE se sont révélées très
only three EO (C. nardus, C. schoenanthus and Lavandin) had
efficaces à la concentration de 33,3 f.Jl/1. Aucune larve n'a pu
prevented more than 80% of the larvaes from entering into the
pénétrer dans la graine. A la plus faible concentration (6,6 pl/l),
grain.
seules trois des HE (C. nerdus, C. schoenanthus et Lavandula
sp) ont empêché plus de 80 % des larves de pénétrer dans la
Key words: essential oils, Callosobruchus ma culatus, ovicidal
graine.
activity, larvicidal activity, confined atmosphère, fumigation.
Mots clés: huiles essentielles (HE), Csûosobruchus macula-
tus, activité ovicide, activité larvicide, milieu confiné, fumigation.
Revue CAMES
Volume N° 00 - 1998